Play Film : pour parler du dernier film vu en salles ou DVD

Film d'animation français, César & Oscar (meilleur court-métrage), entièrement réalisé avec des logos.

Un 4ème Pirate des Caraibes, hum... Est-ce que cela vraiment était nécessaire ?
Après une trilogie de bonne facture, voici donc une nouvelle aventure de Jack Sparrow, bon c'est sur on est content de retrouver ce personnage même si le scénario ne vole pas vraiment haut, côté personnage, Keith Richards fait une "très" courte apparition mais c'est sympa, le personnage de Penelope Cruz en revanche ne m'a pas du tout emballé, j'avais l'impression de la voir dans Bandidas, il aurait été plus judicieux de prendre une actrice moins connue. De même que le personnage de Barbe noire, pas très impressionant (Bouh même pas peur !) et ça c'est bien dommage, reste la scène de l'attaque des sirènes, assez réussie et le personnage de Barbossa toujours jouissif même si le pirate a tourné sa veste pour être au service de sa majesté.
Pour conclure "La fontaine de jouvence" est bon film d'aventure et on passe un agréable moment.

le 2 était assez pitoyable déjà....donc pas trop envie de passer au 4.
Sinon, Le Chat du Rabin : pas mal
La Conquète : bof
La Défense Lincoln : très bon

je développerai plus tard

Le caméléon :
Synopsis : Espagne, 2000 : un jeune homme sort de son mutisme. Il dit s’appeler Nicholas Mark Randall, être américain et avoir été enlevé quatre ans plus tôt par les membres d’une secte.
A la surprise de la police espagnole qui le soupçonne d’être un imposteur récidiviste, sa sœur vient le chercher et le ramène aux États-Unis, en Louisiane, où sa famille semble le reconnaître.
Les récits des médias locaux sur ce retour miraculeux alertent le FBI dont l’agent,
Jennifer Johnson, s’interroge de plus en plus sur la véritable identité de Nicholas et l’attitude surprenante de la famille.
Le Caméléon est inspiré de la véritable histoire de Frédéric Bourdin condamné à plusieurs reprises pour usurpation d’identité.
Réalisé par Jean-Paul Salomé
Avec Marc-André Grondin, Famke Janssen, Ellen Barkin

Et bien,j'ai beaucoup aimé l'atmosphère (malsaine) avec cette famille vivant dans la souffrance alors que Fréderic Bourdin lui recherchait de l'amour.
Un casting remarquable avec Marc André Grondin (vraiment excellent cet acteur !) une Famke Janssen poignante et une Ellen Barkin méconnaissable et Epoustouflante !

Réalisé par Im Sang-soo
Avec Jeon Do-Yeon, Lee Jung-jae, Youn Yuh-jung

Synopsis : Euny est engagée comme aide-gouvernante dans une riche maison bourgeoise. Le mari, Hoon, la prend pour maîtresse. La vie de toute la maison va alors basculer.

Très bon film où le réalisateur arrive à créer un climat pesant et étrange, un film moderne où la peinture sociale est bien décrite, les personnages sont ambigüs, certaine images sont magnifiques, bref on passe un excellent moment

TREE OF LIFE

Jusqu'à la Ligne Rouge, Terrence Mallick était un des cinéastes américains les plus intéressants de ces 20 dernières années. Après un film très moyen, il revient avec Tree of Life, palmé à Cannes.

Je dois dire que je suis plutôt adepte des films atypiques, du cinéma indépendant US, voir carrément branchés, et des ovnis de pays aussi inattendus que lointains. Alors il est difficile de me surprendre dans le domaine du cinéma dit " intello". J'ai déjà dénoncé, par le passé, quelques cinéastes ou films surcotés, où souvent la forme prime sur le fond. Mais là, Mallick s'est surpassé avec son Tree of Life.

J'apprécie qu'un film ne se laisse pas découvrir dans les 2 premières minutes, qu'il se donne le temps de s'installer, de nous perdre. Mais attendre 2h18 en vain ne me réjouit guère. Mallick fait sa propre psychanalyse à travers son film. Il s'interroge sur la place de dieu et le sens de la vie et de la mort. On pourra facilement faire le parallèle avec sa propre vie et celle de ses proches, le lieu, Waco, étant celui de son enfance.

Oui, la bande son est bien choisie, contemplative et épique. Oui la photo est soignée sans sombrer dans l'esbrouffe ou l'esthétisation à outrance. Mais cela s'arrête là car d'histoire, il n'y en a pas. On suit tout simplement l'enfance de trois garçons dont le père est tyranique et la mère une sorte d'équivalent de la sainte vierge avec moults plans diaphanes. Le jeu d'acteur n'a pas vraiment de place car Mallick use et abuse de plans courts et d'un montage habile pour s'interroger sur le pourquoi de la vie...Il suggère effectivement très bien sa désorientation et ses interrogations.

Il s'interroge mais fait du surplace. Il tourne en rond comme les volutes de fumées, les planètes en orbites, les vagues qui se succèdent à l'écran. Pour ceux qui ont des interrogations du même tonneau, lisez plutôt un livre de Stephen Hawking ou retournez voir 2001 l'odyssée de l'espace et vous perdrez moins de temps. A moins qu'une simple méditation dans un monastère soit salutaire? C'est peut être ce qu'il faudrait conseiller à ce réalisateur qui semble perdu pour le cinéma. Et Cannes de sombrer à nouveau dans la masturbation qui lui sied si bien.

Merci pour cette très bonne critique, j'attendrai de voir le film en Dvd

Il n'est jamais trop tard

Parfois on peut se demander si les réalisateurs des bandes-annonces des films ont bien vu le film et ne se contente pas d'accumuler les poncifs d'un genre que le marketing a défini. Pour ce deuxième film de Tom Hanks, les (rares) spectateurs qui sont allés le voir s'attendaient sans doute à une N-ième comédie romantique avec des dialogues un peu niais (merci le doublage)...

Il faut bien avouer que certaines des trouvailles de dialogues, dans la lignée des comédies américaines bon ton, passent très mal en traduction. Mais faisons abstraction de cela pour parler de ce Larry Crowne, personnage central du film campé par Tom Hanks. Il y a du Forrest Gump dans cet employé modèle un peu naif, au début de ce film. Un employé qui se retrouve licencié par son supermarché de patron, avec le cynisme de ses collègues en prime. A plus de 40 ans, dans une amérique en crise, je vous laisse imaginer le résultat : No Job ! Et comme on lui a fait comprendre que c'est à cause du manque de diplomes qu'il a été viré, il décide de reprendre des études à la fac. Devinez qui sera son professeur d'expression orale : Julia Roberts bien sûr ! Une prof désabusée, dont le mariage sombre, dont les cours sont désertés, donc la motivation est en berne.

Coté amour et romantisme avec Tom Hanks, l'histoire utilise les rouages classiques du genre : ils se détestent, ils se découvrent par hasard, ils s'aiment, ils sont séparés par le destin, ils se retrouvent et s'unissent. Oups, j'ai raconté la fin! Sans blague, vous ne vous en doutiez pas? Non, ce n'est pas pour cela qu'il faut voir le film, ni pour les accoutrements d'un Tom Hanks qui nous fait une crise de la cinquantaine, bien aidé par une jeune actrice anglaise au nom improbable de Gugu Mbatah-Raw. Car le film a le bon goût d'être renforcé par une galerie de seconds rôles aussi nombreux que de qualité au rang desquels on retrouve Cedric The Entertainer, ou bien encore Pam Grier (Jackie Brown, Coffy) ou George Takei (Star Trek, Heroes). Les dialogues sont bien plus intéressants que les extraits hors-contextes de la bande annonce. Et le film montre une amérique en crise, lance quelques piques au système financier avec le cours du professeur Matsutani, tout en se montrant positif et optimiste....à un détail près à la fin du film, mais ça....il faut aller le voir pour comprendre.

Un film qui n'atteint pas les chefs d'oeuvre du genre mais reste un bon divertissement.

ps : a noter la très bonne bande son signée Jeff Lynne (E.L.O., Tom Petty)

Un des blockbusters de cet été et aussi l'une des bonnes et mauvaises surprises du moment.

Bonne surprise car le film ne se contente pas d'être un remake du film de Franklin Schaffner avec Charlton Heston ou une relecture du livre de Pierre Boulle. En voulant se pencher sur les origines de la chute de l'homme et de la domination des singes sur la terre, il essaye d'actualiser le propos de l'écrivain : L'homme est en train de s'autodétruire. Sauf qu'ici, il n'y a pas la peur du nucléaire mais la peur de la thérapie génique. Le propos est donc intéressant à ce titre, surtout qu'il reste compréhensible par tout un chacun et introduit deux éléments intéressants :

- Les essais en laboratoires sur les animaux sont inefficaces car différents de ce qui est fait sur l'homme.

- Les singes ne font pas de différences entre leurs races et respectent aussi les autres animaux.

Même si ces deux éléments sont peu dévéloppés par le film, ils sont une nouveauté car jusqu'ici, antispécisme et vivisection n'avaient pas vraiment droit de citer. Mais hélas, ce discours est gaché par plusieurs élements techniques et par le scénario qui suggère que sans l'homme, les animaux ne seraient pas intelligents, chose qui n'était pas introduit par Pierre Boulle.

Oui, plusieurs éléments techniques sont génants : Le héros singe, César, est incarné par un humain et transformé en singe numériquement. Malgré tous les perfectionnement, on voit trop l'humain et l'artificiel et pas assez l'animal alors que dans Bonobos par exemple, on percevait l'émotion dans les yeux des animaux, bien réels. Le premier film avec Heston montrait des singes plus "humanisés" mais finalement moins dérangeants...idem pour celui de Tim Burton, bien que pour celui là on frisait le ridicule. Le gorille de l'histoire est par contre beaucoup mieux réalisé.

Et enfin, la déception vient du coté des humains avec un James Franco en dedans, pas vraiment investi dans son rôle de fils dont le père est en train de mourir. Sa compagne, jouée par la très belle Freida Pinto, est réduite à un rôle secondaire, presque une pôtiche, malgré tous les efforts de l'actrice. Le seul à sortir un peu du lot est le père du héros, joué par le trop rare John Lithgow.

Tout cela donne un film quand même assez réussi mais qui aurait pu être tellement mieux et dont la fin (surprise....!) donne matière à une suite.

Mon père est Femme de ménage
Réalisé par Saphia Azzeddine
Avec François Cluzet

Synopsis : Polo a 16 ans et les complexes d’un ado de son âge. Entre une mère alitée et une soeur qui rêve d'être miss, le seul qui s’en sorte à ses yeux, c’est son père. Hélas, il est femme de ménage...

Un film d'une rare justesse, bizarrement assez court (1h15), Saphia Azzedine parle de la banlieue comme elle existe réellement.
Le racisme, l'inculture avec la mère et la fille qui font bon ménage , le regard porté sur le travail des parents et qui peuvent être à l'origine de moqueries ou de rivalités. La fin est un peu bateau mais dans l'ensemble le film reste interessant et n'est pas juste une simple comédie.

Conan

Synopsis : Pour Conan, le légendaire guerrier cimmérien, ce qui avait commencé comme une vengeance personnelle va se muer en combat épique pour sauver Hyboria d’une puissance maléfique surnaturelle. Face à ses ennemis, aux terrifiantes créatures et aux épreuves d’exception qui l’attendent, Conan va peu à peu comprendre qu’il est l’ultime espoir d’un peuple…


Autant le dire tout de suite, j'ai passé un excellent moment avec ce film, étant fan de Howard, j'aurai bien sur quelques remarques à dire mais dans l'ensemble le film est réussi.
Les scènes sont gores à souhait, les personnages sont assez bien représentées notamment avec la sorcière qui est excellente.
Jason Momoa est donc un Conan tout à fait respectable (Un guerrier tout aussi bon également dans la série Game of Thrones ).

Mouais....bizarre, le remake ou sequel de Conan ne m'a pas attiré et j'ai du mal à comprendre pourquoi personne ne s'attaque à Stormbringer ou autres héros de cet univers. Peut être pour un gros problème de droits.

Beau Fixe à New York avec Gene Kelly et Cyd Charisse, ça compte ???? Oups c'est en ce moment en replay sur TCM avec deux moments phares : la scène en roller et la scène de la salle de boxe.


et un petit extrait

Une éducation
Réalisé par Lone Scherfig
Avec Peter Sarsgaard, Carey Mulligan, Alfred Molina.

Synopsis : 1961, Angleterre. Jenny a seize ans. Élève brillante, elle se prépare à intégrer Oxford. Sa rencontre avec un homme deux fois plus âgé qu'elle va tout remettre en cause. Dans un monde qui se prépare à vivre la folie des années 60, dans un pays qui passe de Lady Chatterley aux Beatles, Jenny va découvrir la vie, l'amour, Paris, et devoir choisir son existence.

Basé sur une scénar assez simple, le film est un vrai petit bijou, Carey Mulligan est splendide et le style des années 60 lui colle à merveille. Tous les personnages sont parfaits !
On ne donne pas vraiment de réponses aux questions que "Jenny" se pose, alors comment ne pas succomber à ce nouveau style de vie plutôt que de bosser son latin pendant des heures...
Point de scènes trash ou violente dans ce film soft qui nous rappelle que le cinéma peut se faire avec une "vraie" histoire.
Un beau moment de cinéma.

il passe pas ici

TIME OUT

Et si notre vie ne durait que 25 ans ....plus ce que nous permet notre fortune. Et si le temps devenait la monnaie mondiale. Voilà la base de ce nouveau film d'Andrew Niccol.

Et une fois n'est pas coutume, on ressort si divisé devant ce film que nous allons faire un Pour/Contre

Pour : Le film est très subversif pour du cinéma hollywoodien. En effet, les héros deviennent des Bonny and Clyde, des Robin des bois, visant à détruire le système financier, pardon temporel qui régit le monde, asservit les pauvres pour une poignée de riches. C'est presque du communisme, rendez vous compte! Le sujet fait réfléchir à posteriori. Autre point fort pour l'image avec une ambiance très 60s futuriste pour placer le film hors du temps. Et enfin le casting avec surtout l'héroine, les méchants comme Cillian Murphy.

Contre : Justin Timberlake dont on se demande ce qu'il fait là. Peu de sentiments à l'écran, même quand sa mère ou son meilleur ami meurent. Mais le principal problème du film est qu'Andrew Niccol a voulu le rendre accessible et en a fait un film d'action bien loin de ses excellents Gattaca ou Truman Show (dont il n'était que scénariste). Nous aurions voulu du développement autour de la manipulation génétique ayant conduit à limiter la vie à 25 ans, autour du système financier du temps, du contrôle de ce temps. Bref, avec de l'or dans les mains, il ne tire qu'un film banal se concentrant sur la poursuite des héros par le "gardien".

Un film que l'on peut autant conseiller de voir que l'inverse finalement, selon ce que l'on attend. Mais rien que pour le sujet et la réflexion qu'il apporte, je dirai : Pour....si toutefois le cinéma fait encore réfléchir.

Winter le Dauphin
Un film pour enfant parlant du handicap : pari difficile que celui de ce Winter le dauphin et un film qui va un peu plus loin que ce que l'on croit.

Déjà, dans la grande tradition hollywoodienne du film de fin d'année, ce n'est pas seulement un film pour enfant ayant pour héros un animal ; c'est un film familial. Car le casting n'est pas constitué d'inconnus, cette fois avec l'ancien crooner jazzy Harry Connick Jr, la trop rare Ashley Judd, le buriné Kris Kristofferson et Morgan Freeman, rien que cela! Oui, le film traite du handicap, au moment où l'on parle de ce sujet dans Intouchables, dont le succès reste hypocrite dans un pays qui ne fait pas assez pour l'accès aux handicapés et où l'on regarde encore les jeunes des banlieues comme des pestiférés. Mais c'est un autre sujet.

Alors bien sur, les ficelles sont grosses pour que l'on devine la fin assez rapidement. Il est évident que le dauphin blessé que les héros recueillent va s'en sortir. Il est évident qu'il y a une amourette entre nos jeunes héros. Mais qu'importe quand les sentiments y sont, quand l'action, la tension maintiennent le spectateur en haleine. Mais surtout, il y a une morale à tout cela qui ne peut que nous faire plaisir : Nous avons beaucoup à apprendre des animaux. Car j'en entends déjà dire que c'est du gâchis de dépenser de l'argent pour sauver UN seul dauphin, que de faire encore un film à plusieurs millions de dollars pour dire au final que les accidents de la vie ne doivent pas nous faire tout lâcher. Le message est en effet un classique du genre, surtout dans les films américains. Mais c'est quelque chose dont il faut se rappeler et dont l'oubli nous conduit parfois à des erreurs.... Alors oui, ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais on prend beaucoup de plaisir à rire, sourire, pleurer pendant près de 2 heures et c'est aussi l'essentiel. Et puis finalement, le message n'est pas si éloigné de celui d'Intouchables, sauf que les enfants le comprendront peut être mieux que les panurgistes qui s'agglutinent dans les salles voisines.

THIS IS ENGLAND
Arte a eu la très bonne idée, comme souvent, de programmer ce film anglais. Un très bon film ancré dans les années 80 en Angleterre mais qui peut être mis en perspective avec la situation actuelle.

Le héros est un jeune garçon qui a perdu son père, militaire, et vit avec sa mère dans une ville pauvre de l'angleterre des années Thatcher. Pauvre, sa mère ne peut lui offrir les attributs des jeunes de son âge, tous lookés comme les chanteurs et chanteuses des groupes. Il fait la rencontre d'un groupe de skinheads qui le prennent en affection et l'intègrent. Mais au retour de prison d'un ancien du groupe, les tensions reviennent et le "gang" explose en deux groupes : les modérés et les militants d'extrème droite récupérés par le National Front. Notre héros choisi ces derniers, en mémoire de son père, sacrifié par Thatcher aux malouines.

La parallèle avec la situation actuelle est évident : Des soldats qui meurent pour rien, loin de chez eux, la crise et le sentiment d'injustice des blancs, la récupération de l'extrème droite, l'ignorance de l'establishment. This is england est un film politique, une peinture de l'angleterre de cette époque mais qui reste terriblement d'actualité. Car si notre jeune héros tombe par hasard dans le fascisme, la même chose pourrait arriver dans d'autres mouvements, confessions. Ici, c'est la croix qui sert de symbole, le "paki" de victime. Le basculement est si facile malgré tout l'amour d'une mère. Le film ne caricature pas : Il y a des skinheads qui ne pensent qu'à délirer, à hurler leur rage et d'autres qui dérivent dangereusement dans un endoctrinement simpliste. C'est exactement ce qu'il se passe sous nos yeux : l'exaspération. Et tout peut partir des moqueries de gamins envers celui qui est différent....Car ce film parle aussi du droit à la différence à travers ces skins que l'on voit comme des marginaux mais qui sont aussi bien plus humains et droits que d'autres.

Oserait-on dire que ce film, par ailleurs très réussi dans son casting, dans sa mise en scène et sa mise en image, est presque indispensable ? Il l'est et confirme tout le bien que l'on pense du cinéma anglais. Il est maintenant disponible en DVD et encore un peu sur le site d'Arte

Le Choix de Luna

Luna et Amar, jeune couple de Sarajevo, tentent de surmonter les obstacles inattendus qui menacent leur amour. Renvoyé de son travail pour alcoolisme, Amar croise, par hasard, un ancien camarade d'armée converti au wahhabisme qui lui propose un nouveau travail. Malgré les réticences de Luna, Amar accepte ce travail qui va pourtant les éloigner l’un de l’autre, tant moralement que physiquement. Au bout de quelque temps, sans aucune nouvelle d'Amar, Luna obtient l'autorisation de lui rendre visite sur son lieu de travail. Elle découvre alors une communauté bien à part, qui vit comme au siècle passé, sous surveillance. Luna s’efforce de convaincre Amar de revenir avec elle, mais lui, tente de la persuader que ce sanctuaire isolé lui apporte une paix intérieure et l'aide à ne pas boire. Après plusieurs semaines, Amar rentre enfin chez lui, radicalement transformé. Il déclare être devenu un homme meilleur. Mais Luna ne le reconnaît plus. Elle s’interroge. Les blessures encore ouvertes de la guerre continuent de la hanter, son amour pour son mari est-il assez fort pour accepter ses changements ?

Un film très prenant avec Zrinka Cvitesic qui joue le rôle de Luna et qui est tout simplement éblouissante.
Un film qui fait réfléchir sur les valeurs de religion et ce jusqu'à quel prix ?
N'est-ce pas la faute de Dieu si leur amour se brise ?
Sarajevo est filmé à la fois comme une ville séduisante et portant les stigmates de la guerre.
La beauté des paysages cachent d'une certaine façon le vraie visage des islamistes.
Une très bonne mise en scène, des acteurs confirmés.
A ne pas louper.

bizarre cette profusion de films sur le sujet, qui reste intéressant cela dit.

Bon sinon, pour se faire peur, il y a Contagion, le dernier Soderbergh

Contagion :
Soderbergh dans un film catastrophe ? Oui c’est Contagion, un film sur la propagation d’un mystérieux virus, concentré en 1H45 d’angoisse et de suspens.

Car le défaut du fim catastrophe est toujours le même : On sait ce qu’il va se produire, on suit un héros qui va sauver tout le monde. Soderbergh prend ici le contrepried du genre en n’installant aucun héros. Les héros sont multiples : des malades, des médecins, des journalistes, etc… Tous sont campés par un casting haut de gamme : Jude Law, Kate Winslett, Jennifer Ehle, Gwyneth Paltrow, Lawrence Fishburne, Matt Damon.

Oui, Soderbergh n’installe pas la situation dans de longues introductions des personnages mais rentre directement dans l’apparition de l’infection sans dévoiler la source de celle-ci. Il nous met à la place du public qui va paniquer, des médecins qui sont dans l’incertitude, de ceux qui vont aller sur le terrain pour comprendre la propagation et de ceux qui vont manipuler l’opinion publique, dans les deux sens. Le réalisateur nous place au coeur du système et met en parallèle la vie des habitants de cette planète, les luttes d’influence et pose une question terrible : Qui doit-on sauver en premier ? Il a le bon goût de ne pas prendre partie, donnant una allure presque documentaire à son film sans sombrer dans la froideur.

Les hypocondriaques détesteront. On y parle évidemment de la vivisection, de la part de risque de la vaccination, de la barbarie de l’homme qui ressurgit vite. Oui, il réussit le tour de force de faire tenir tout cela dans un film intense. Alors bien sur, il prend aussi des raccourcis, simplifie certaines phases de la recherche, verse un peu dans le spectaculaire voir le glauque ou le gore mais le fait à dessein, pour prendre à la gorge le spectateur et garder l’angoisse tout au long du film. Un Soderbergh que l’on aurait pu croire perdu depuis quelques films pour un exercice qui peut rebuter mais qui a son intérêt. Difficile pourtant de caser un tel film entre les blockbusters et les films légers pour les fêtes de fin d’année, ce qui explique son échec public probable. Le temps donnera peut être une seconde vie à cette oeuvre.

The Lady

Luc Besson surprend toujours dans ses choix de films. Le voilà qui nous offre un film politique avec la biographie d’Aung San Suu Kiy, la militante birmane. La critique ne l’a évidemment pas épargné. A tort?

Le film a été tourné en Thailande, seul moyen d’avoir une atmosphère relativement proche de celle de la Birmanie. Michelle Yeoh a porté ce scénario à bout de bras pour pouvoir jouer le rôle de cette femme à qui elle ressemble tant. Même son mari Jean Todt est producteur du film. Luc Besson et la force de frappe d’Europa Corp. se chargent du reste avec une équipe mi thaïlandaise et mi française ce qui est à souligner. Avec le précédent “Jeanne D’Arc”, nous pouvions être inquiet pour le devenir de cette fresque.

Mais cette fois, le scénario et l’histoire portent le film et captivent le spectateur. Le choix a été fait de se concentrer sur la relation entre l’héroine et son mari, professeur anglais. Pourtant, le film ne sombre pas dans la romance ou le mélo et l’équilibre est trouvé avec la vie politique birmane, la violence des images de cette dictature militaire. Oui, il y a évidemment la pate Besson mais elle disparaît vite derrière l’histoire et le film d’un peu plus de 2h n’en est pas ennuyeux malgré une fin connue. On se prend immédiatement d’affection pour cette femme si fragile d’apparence et pourtant si forte. On comprend ses sacrifices, ses idées même si faire apparaître le petit livre sur Gandhi est un peu téléphonée. Et Michelle Yeoh obtient enfin un rôle à la mesure de son talent.

Coté défauts, la junte militaire a un coté ridicule qui ferait presque oublier leurs méfaits. Pourtant il y a des scènes chocs pour rappeler l’horreur de ce pays. La musique d’Eric Serra est souvent trop larmoyante et très peu … birmane. Après tout, Suu a une double culture et c’est un délice aussi d’entendre le canon de Pachelbel au piano. Faire croire que les birmans de la junte ne connaisse pas la musique est là aussi caricatural comme si les soldats étaient restés enfermés dans une grotte pendant des années. Mais malgré ces approximations (que l’on imagine voulues), le spectateur est pris par l’histoire, par les scènes drôles, tristes, tragiques et passe à la fois un bon moment et s’informe sur ce pays méconnu et trop souvent oublié. Besson a choisi de ne pas faire un documentaire qui aurait limité la visibilité du film. Beaucoup le regrettent mais de toute façon, la critique l’aurait assassiné dans cet autre exercice.

Pour ma part, c’est le meilleur film de Besson depuis bien longtemps et ses défauts le rendent aussi attachant. Espérons ensuite que le film donnera envie de s’intéresser au sujet.

Carnage

ROMAN POLANSKI AVAIT TENDANCE À DORMIR SUR SES LAURIERS DEPUIS QUELQUES FILMS DÉJÀ. SANS QUE LES FILMS SOIENT RATÉS, ILS ÉTAIENT COMMUNS. AUSSI CARNAGE EST-IL UNE EXCELLENTE SURPRISE.

Il faut dire que ce huis-clos a mis les petits plats dans les grands avec seulement 4 acteurs mais pas des moindres : Jodie Foster, Kate Winslet, Christopher Waltz et John C Reilly. Et tout cela pour une pièce de Yasmina Reza transposée dans le New York actuel : Le Dieu du Carnage.

Tout part d’un incident anodin : une agression entre deux enfants. Les deux couples de parents se rencontrent pour en parler et d’une paix écrite l’équilibre précaire bascule dans une guerre ouverte. A la manière d’un Huis-clos de Sartre qui analysait les relations humaines dans un espace confiné, Yasmina Reza et Roman Polanski dépaignent une peinture à la fois cynique et réaliste. Le choix de la bourgeoisie de Manhattan peut étonner mais c’est aussi une manière de dépeindre deux types de populations : la haute bourgeoisie un peu aristocratique, représentée par Waltz et Winslet et une bourgeoisie bohème représentée par l’autre couple.

Il y a énormément de sentiments présents dans ce film court. Des sentiments durs, des sentiments forts et finalement très peu d’amour pour ces deux enfants qui ne deviennent qu’un prétexte. On y voir l’hypocrisie de nos postures, de nos bons sentiments, le cynisme des affaires, des relations homme-femme. Et ceux qui peuvent paraître sympathiques et humain cachent parfois des monstres en puissance. En 1h20, il y aurait presque trop d’éléments pour que l’on puisse en discuter. Il est fascinant de voir évoluer ces deux couples, de voir les alliances qui se font et se défont au fil des conversations. Mais ne déflorons pas trop le sujet…. Un film qui doit son efficacité à son texte et ses acteurs qu’à une mise en scène sophistiquée dans l’exercice toujours complexe du théâtre filmé.

A dangerous method

Synopsis :
Sabina Spielrein, une jeune femme souffrant d'hystérie, est soignée par le psychanalyste Carl Jung. Elle devient bientôt sa maîtresse en même temps que sa patiente. Leur relation est révélée lorsque Sabina rentre en contact avec Sigmund Freud...

Le nouveau Cronenberg est toujours une curiosité, plaira t'il à ses fans ou les trahira t'il, des questions qui restaient sans réponse jusqu'au visonnage...

Alors "A dangerous method" est un film puissant, pas une oeuvre absolue car le film connait quelques longueurs, mais il laisse une trace, des reflexions, une envie de partager ses opinions.
Je ne connaissais pas cette histoire et je me suis laissé emporter par ce duel de psychanalsyte même si pour un néophyte, on peut se perdre dans ce dédale intellectuel.

Le casting est réussi, Vincent Cassel est génial et hélas disparaît un peu trop tôt de l'écran, Sabina Spielrein joué par Keira Knightley est vraiment impressionante et que ceux qui disent qu'elle en fait trop et qu'elle sur-joue, que ces personnes montent sur une scène ou se mettent face à une caméra, on pourra rigoler un bon coup.

Le film est sobre, la mise en scène parfaite, la photographie est splendide, alors bien sur, pour ceux qui attendaient à voir du Cronenberg, c'est sans doute raté.
Pour ma part, un tel choix de scénario ne pouvait se faire que par un réalisateur de cette envergure.

Cronenberg a réalisé un film cérébral qui permet de découvrir que la folie peut-être liée à l'intelligence, jamais Sabina n'aurait connu une telle carrière si elle même n'était pas atteinte de ces névroses, son auto-analyse lui a permis sans doute d'avancer bien plus vite que d'autres chercheurs.

Un film qui donne envie d'en savoir plus sur la psychanalyse