Fais pas ci, fais pas ça

Pour une fois qu’une série française vaut le détour, autant en parler. Après 2 saisons assez discrètes, « Fais pas ci, Fais pas ça » avait de nouveau droit au prime time hier soir. Nous avons donc suivi nos deux familles préférées, les Lepic et les Bouley dans de nouvelles aventures.

La série fonctionne sur l’opposition des styles de deux familles un peu caricaturales. Les Lepic représentent la famille catholique traditionnelle avec de nombreux enfants, une femme qui reste au foyer et un mari cadre supérieur. Les Bouley représentent une famille « bobo », plus laxiste, avec la femme qui ramène le plus gros salaire, le mari un peu rêveur qui est au chômage et cherche sa voix. Les enfants ne sont évidemment pas comme on les attends. Les Bouley ont un fils qui tient un peu du petit génie tandis que les Lepic ont leur ainé qui est plus rêveur. Leurs filles respectives se ressemblent un peu et le lien entre les deux familles se fait souvent par les relations entre les enfants.

Mais pour que la recette prenne, il faut d’abord un bon casting. C’est le cas ici avec en tête, Valérie Bonneton qui joue Madame Lepic, la mère de famille qui essaye de s’échapper du carcan de son rôle, de s’imposer face aux enfants, à son mari borné et plein de préjugés. Entre ses répliques, ses regards, ses mimiques, c’est un petit bonheur de comédie. L’opposition fonctionne à plein avec son mari joué par Guillaume de Tonquédec. Les enfants en deviennent presque accessoires, si ce n’était Yaniss Lespert qui joue l’ainé avec nonchalance. Les Lepic ont une personnalité plus affirmée face au Bouley. Mais le couple formé par Bruno Salomone et Isabelle Gélinas fonctionne bien. Salomone est le papa poule gaffeur face à une Isabelle Gélinas qui doit jouer de son autorité pour remettre les pieds sur terre à tout le monde mais déteste devoir faire ce rôle de mère autoritaire.

La série est répartie en épisodes de 52 minutes, ce qui n’est pas forcément le format habituel pour une comédie. Cela se ressent d’autant plus dans cette troisième saison qui connaît des temps morts. Pourtant il y a du rythme dans les dialogues, dans l’enchaînement des scènes. Les personnages sont installés et les scénaristes ont même fait déménager la famille Bouley, créé une complicité entre les personnages de Salomone et Bonneton, rajouté des personnages périphériques comme les parents et les amis.

Les deux premières saisons sont sorties en DVD que l’on trouve à des prix très raisonnables. L’occasion est trop belle pour avoir quelques fous rires en cette triste fin d’année.