Gran Turismo 5 : top ou flop?

Bonne surprise pour l’installation qui se fait au fil des courses que l’on fait. Le temps de chargement est meilleur que Forza et c’est un bon point. Mauvaise surprise pour le menu, avec cette manie de devoir revenir à son garage si l’on a pas pris la bonne voiture avant d’aller faire une série de course. Il y en a un peu dans tous les sens, comme d’habitude mais c’est aussi une marque de la série, les menus lents et hétéroclites.

Je sais, vous vous en fichez des menus, c’est du jeu que vous voulez que je parle. Et bien, je le trouve réussi malgré des défauts irritants. Tout d’abord, il est réaliste sans être injouable et c’est la force de cette série. Sauf qu’ici, le réalisme a été amélioré par rapport à son pire ennemi, Forza. Le système des permis permet une découverte progressive des voitures et pistes, comme avant et n’espérez pas de retour en arrière à la Forza 3. Je précise que je joue au volant, sur un Logitech Driving Force GT. La précision de la direction est diabolique alors qu’il subsiste un problème sur le pédalier : Par moment, il y a un temps de latence au démarrage de certaines épreuves, dont celles du permis A, ce qui m’a obligé à jouer au pad. Bizarre mais ça sera peut être corrigé.

Pour l’instant j’ai débloqué les deux premiers permis, toujours aussi rébarbatifs pour les habitués mais non dénués d’intérêts pour les débutants. J’ai ensuite pratique quelques épreuves du mode Gran Turismo avec des petites tractions et propulsions. C’est beau comme les Prologue mais rien de révolutionnaire. C’est juste que c’est en 1080p sur un écran full HD. Les nouveautés sont pourtant présentes :

Un mode Karting : les deux premières pistes sont inintéressantes mais la physique des karts est très proche de la réalité sans aller à l’injouabilité. Les pistes du second niveaux sont plus intéressantes et annoncent des parties endiablées en ligne.
Un mode Nascar : présenté par un Jeff Gordon mal modélisé, cela promet si les pistes suivent. Daytona, Indy, ça devrait le faire et à 12 en ligne, ça promet de beaux carambolages.
Un mode Top Gear : là, je le dis clairement, c’est inutile car la piste n’est pas adaptée à des courses. C’est un aérodrome et donc on voir mal les endroits « interdits ». Dommage.
Un mode école AMG qui sert en fait à apprendre le Nürburgring. La 300SL de 55 m’a paru bien conciliante mais c’est une bonne idée pour apprendre les 22km de virages.
La pluie : j’ai lu des critiques sur cet élément mais cela m’a paru bien réalisé. On ne voit vraiment rien dans le sillage des véhicules et il ne faut pas oublier qu’à 200km/h, c’est très différent de 70km/h dans sa clio de tous les jours.
La nuit : c’est vraiment magnifique sur le circuit du Mans avec le feu d’artifice, la grande roue, les phares des voitures. Idem pour le circuit en terre de Toscane où l’on distingue les autres voitures au loin.
Alors parfait ce jeu? Non, car il manque des pistes comme celles de New York, Paris, remplacées par Madrid. Grand Valley, Deep Forest ont moins de charme qu’avant et deviennent terne à vouloir être trop réalistes. Les arbres sont trop souvent identiques et parfois même pas très bien modélisés. Toutes les voitures n’ont pas bénéficié de la même attention dans la modélisation autant esthétique que comportementale.

Et puis il y a deux défauts de la série biens connus :

L’IA : dans les premiers tours, les adversaires sont souvent rivés à la ligne idéale. C’est comme cela depuis les premiers GT. Mais petit à petit, ils en sortent un peu pour se battre pour les places sur le podium. Il faut parfois être patient, comme dans une vraie course.
Les dégats : Oui il y en a enfin, mais n’attendez aucun réalisme par rapport à la vitesse des chocs. Forza fait mieux et Grid encore mieux. Ce n’est pas très grave si le comportement du véhicule s’en ressent mais là, je n’ai pas pu voir cela à ce niveau de jeu.
Que dire de plus? Il y a toujours un mode arcade pour jouer rapidement avec l’ajout d’un inutile mode Drift. Il y a également le retour du mode « B-Spec », où l’on est directeur d’écurie et on dirige son pilote. Sauf que maintenant les deux modes sont bien distincts et on ne peut plus laisser tourner le jeu en mode B pendant les courses longues pour débloquer des épreuves. On peut créer plusieurs profils de pilotes selon les courses.

Sachant qu’il y a 6 permis, autant de groupes d’épreuves, que j’en suis à 6% en une demi journée, je vous laisse deviner la durée du jeu. En plus il y a un éditeur de circuit, un mode online non disponible avant le 24 novembre. à suivre….

Shandi a écrit:Un des premiers tests en français sur le net :
http://www.jeuxvideo.com/articles/0001/00013884-gran-turismo-5-test.htm

Quand arrive le test de Gran Turismo 5 sur Gameblog ? Vous êtes nombreux à nous poser la question.

Eh bien sachez que contrairement à certains, non, Gameblog ne va pas se précipiter pour vous donner son avis définitif sur Gran Turismo 5. Le mode Online n'est disponible que depuis ce matin (mardi 23) et le titre est juste colossal. Nous jugeons qu'il est impossible d'avoir un avis correct aujourd'hui.

En revanche, dès demain, vous retrouverez un podcast spécial avec un invité mystère... et tous les membres de la rédaction ayant passés en cumulé plus de 60 heures sur le titre. Une sorte de pré-test sans la moindre langue de bois. Et vous verrez qu'il y a des points fantastiques... comme des aspects franchement décevants.

Après les premières impressions, j'ai eu le temps d'y jouer un peu plus, de découvrir de nouvelles épreuves et de tester la partie online. La comparaison avec la concurrence s'impose aussi d'elle même.Voyons les différents points qui peuvent attirer le fan de ce genre de jeux.

Les voitures présentes : Il y en a beaucoup, énormément avec les classiques du genre et pour la première fois les Ferrari même des classiques comme la P3. Il faut les classer en deux catégories :

- premium qui ont droit à un tableau de bord parfaitement modélisé et un traitement pointu de la physique du véhicule. On retrouve les voitures classiques de ce genre de jeux, celles proposées en "neuve" chez les concessionnaires, et c'est assez bluffant de pouvoir regarder partout à travers l'habitacle dans le replay notamment. Elles sont au nombre de 200 mais on trouvera toujours des manques.

- standard, disponibles d'occasion dans le jeu et qui sont un peu moins bien modélisées avec même parfois des baclages de la physique du véhicule. Il y en a beaucoup plus que des premium (800) avec quasiment toute l'histoire de l'industrie automobile japonaise ce qui est dépaysant pour nous autres occidentaux. La finesse des détails de carosserie n'est pas non plus toujours à la hauteur, notamment pour les jantes qui sont parfois des collages de texture.

A noter qu'en plus des voitures d'endurance, il y a des pseudo F1, des voitures de rallye et des voitures du championnat GT japonais, de WTCC. Bref de quoi se faire de belles compétitions.

Il n'y a pas d'indice de performance des véhicules comme sur Forza, juste un niveau d'accessibilité. Mais cet indice étant une moyenne, il est de toute façon discutable. Cela donne l'occasion de tester différentes préparations comme l'allègement, la puissance à outrance, la recherche d'appui, selon son style de pilotage.

Les circuits : On peut les diviser là aussi en plusieurs catégories.

- les circuits Gran Turismo : on ne retrouve que l'Automn Ring, le grand Valley, le Trial Mountain, le Deep Forest. Exit le Midfield ou le Red Rock Valley, ou le Grindenwald des anciens épisodes. On retrouve aussi les Special Stage. Sur ces circuits, les textures des rochers et les arbres ne sont pas très réussies. Mais ils sont très intéressants pour la sélectivité.

- Les circuits réels : On retrouve Monaco, Le Mans, Suzuka, Fuji, Monza, Tsukuba, Laguna Seca, Daytona, Indianapolis... c'est pas mal déjà. La modélisation est correcte voire magnifique même si le public fait un peu "figurine en carton" sur Monaco.

- Les circuits ville : totalement imaginaires, on a le plaisir de courir dans les rues de Rome, Madrid, Londres, Tokyo. pas de Paris ou New York, à priori. Ce sont ceux qui impressionnent le plus au premier abord mais pas les plus intéressants à jouer.

Et à coté de ça, il y a la piste de Top Gear, des pistes de rallye terre, neige, bitume, l'Eiger .... ça fait beaucoup déjà mais on aimerait toujours plus. A noter la piste baptisée Cape Ring périphérie qui est assez délirante avec un anneau en tirebouchon.

Sur certains de ces circuits, on a droit à la pluie, la nuit, les deux en même temps et avec une évolution au cours du temps. La pluie, il faut se souvenir que ce n'est pas très joli à regarder dans une voiture, dans la réalité. Parfois c'est un grand panache gris en pleine tronche. Et bien là, c'est pareil et ça semble perturber des joueurs habitués au spectaculaire des jeux typés plus arcade. Alors oui, ça donne une impression de pixelisation parfois et si on y réfléchit, c'est un peu cet effet que l'on a lorsque l'on rentre dans la "purée de pois".

Les épreuves :

Il y a les traditionnels permis (6) et les épreuves par niveau (9 pour chacune des 5 catégories), plus des épreuves spéciales sous forme de challenge. On a parfois des incohérences de niveau sur certains challenge comme la dernière épreuve du permis IC qui est bien plus difficile que tout le reste du permis et que le permis IB. Pas évident aussi de trouver des véhicules pour participer à certaines épreuves du mode débutant, le marché de l'occasion étant aléatoire. Cela rallonge artificiellement la durée du jeu.

En finissant le championnat "Gran turismo", on débloque toujours une cinématique mais le jeu est loin d'être fini. La durée semble pourtant moins longue que les épisodes précédents, mais la difficulté , bien que progressive, semble supérieure sur les épreuves finales (à confirmer). En fait le jeu fait un peu plus le grand écart entre les casuals et les hardcore gamers. On peut toujours participer avec des monstres pour gagner les premières épreuves facilement et "leveler " pour gagner des crédits.

Sur toutes ces épreuves, il y en a dont on aurait pu se passer. Les épreuves Top Gear sont très gadgets mais faire des courses avec des véhicules non conçus pour est intéressant car cela permet de mesurer le vrai talent de pilote et la faculté d'adaptation.

Le mode rallye a toujours cette tendance au survirage excessif mais est plus réussi que le dernier WRC. Certaines pistes graviers tiennent plus de la patinoire surtout par rapport aux pistes neiges. Autant aller voir un Dirt2 pour les fans mais le mode n'est pas aussi raté que dans le 3 ou le 4.

Le mode karting est discutable : au pad l'engin paraît glisser et décrocher de trop. Au volant on retrouve les sensations physiques lorsqu'on se force à maintenir la direction. L'engin décroche comme dans la réalité si on freine trop fort et il faut bien doser pour gérer la dérive.

Le mode Nascar est un peu dans le même constat. Il est très difficile au pad mais au volant on retrouve cette sensation de lourdeur de ces grosses voitures, la gestion de l'aspiration sans être trop hardcore pour les joueurs non spécialistes de ces épreuves. Bizarre quand même que Jeff Gordon ait été préféré à d'autres pilotes plus connus internationalement.

Le Online :

En trois jours de lancement, je ne compte pas les plantages de la console, les bugs empèchant de sortir des menus, à cause de ce mode online... Sans connexion, les menus sont plus rapides. Le Mode Online fonctionne par "salon" soit une partie hébergée par un serveur ou un joueur. On peut filtrer par zone géographique, circuit et on voit le nombre de joueurs, le type de partie, etc...Il y a un type de partie particulièrement intéressant, c'est celui avec une voiture aléatoire ce qui permet d'équilibrer les forces en présence.

Le manque de dégats sur les voitures crée aussi un problème lorsque l'on rencontre des joueurs qui ne sont pas "réglos". On peut être sanctionné sans raison tandis que d'autres ne le sont pas.

Pour le reste, ce mode est sous-développé et il manque la possibilité de comparer ses temps avec ses amis sur toutes les épreuves, comme....

Et par rapport à Forza 3?

C'est un choix cornélien. La prise en main, les menus, le online de la Xbox, tendrait à nous faire préférer Forza. Mais la finesse de conduite, la jouabilité, le nombre de voitures présentes sur la piste, plus la nuit et la pluie, feraient pencher la balance vers Gran Turismo. Au niveau du feeling, avantage net à Gran Turismo. Au niveau de l'influence des réglages : idem. Au niveau graphisme, malgré le résultat hétérogène, il ne faut pas se leurer : Gran Turismo a un petit avantage, notamment en 1080 et avec les replays.

Par contre, sur les temps de chargement, même avec les ralentissements de menu, avantage Gran Turismo. Sur Forza 3, le mode calendrier est une stupidité par rapport à la liberté du 2. La gestion de l'IA et des dégats apportent un plus dans le réalisme alors que la physique des véhicules moins fine en enlève. Il y a donc un choix à faire entre la sensation de conduite et l'environnement.

Les modèles proposés par Gran Turismo ont un coté plus exotique qui n'est pas pour me déplaire. La possibilité de customisation extérieure est pourtant bien limitée pour ceux qui aiment les décos artistiques. On retrouve dans les deux des abérations comme la reprogrammation moteur sur des vieux modèles....enfin ça se discute car on rencontre des préparations plus que limites en VHC ou sur certaines muscle cars, dans la réalité.

Ceux qui recherchent l'assistanat à outrance aimeront Forza avec son indice de performance, sa préparation automatique en fonction des épreuves, son mode freinage auto pour apprendre les pistes, etc...Ceux qui aiment chercher un peu plus, préfèreront GT5, comme ses prédécesseurs.

Conclusion

Il y a évidemment une question de goût. Les puristes de la conduite le trouveront encore conciliant. Mais il reste accessible à tous tout en permettant de satisfaire les fans du genre. Le problème est qu'il arrive tard, très tard, avec un développement très long qui laissait espérer un jeu sans défaut. A cause de cela, on lui pardonne moins qu'aux autres. Les notes d'autres sites s'expliquent en partie par cela. Pour les fans de course Online, c'est pour l'instant une énorme déception, déjà rencontrée avec le Prologue.On a l'impression que l'équipe de développement a été balottée entre les gens du marketing qui leur ont fait rajouter des éléments et la voie traçée par les opus précédents.

Pour les consoles "next gen", c'est pourtant la référence en conduite et espérons que des patchs viendront corriger ces nombreux défauts. Et puis, honnêtement, avec tous les défauts des 4 versions précédentes, pouvait-on espérer le jeu parfait ?