Une école de la torture

En cette Semaine Mondiale des Animaux de Laboratoire, parlons de la situation de la vivisection en France à travers la création de ce que l'on pourrait qualifier de véritable école de la torture.

En effet, l'INRA (Institut National de Recherche Agronomique) se sent obligé de proposé un cursus pour la transposition de la directive européenne 2010/63/UE relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques. Cette session de 3 jours est placée sous l'égide de l'AgriBéa, réseau Agri Bien Etre Animal. Dans ses membres, on retrouve Cécile Arnould de l'université de Tours, unité physiologique de la reproduction et des comportements, Alain Boissy de l'unité de recherche sur les herbivores, François Hochereau, sociologue, et Pierre Mormède, chercheur en génétique animale et spécialiste du stress, membre de l'académie vétérinaire. Ce dernier a étudié la réponse au stress chez le porc et les animaux de laboratoires du point de vue hormonal. Nous vous laissons imaginer les expériences conduites par ce pseudo-chercheur, du style, "je fais souffrir volontairement un animal histoire de voir quelles hormones sont sécrétées selon le niveau de douleur et définir le niveau adéquat."

Mais voici le programme résumé de ce cursus : " Elle comprendra des exposés thématiques sur la réglementation, la charte nationale et l’évaluation éthique des projets, les autorisations de projet, des témoignages d’expérimentateurs qui ont trouvé des solutions innovantes dans des situations complexes (douleur, chirurgie invasive…). Des temps d’échange en ateliers permettront de débattre sur des questions telles que la notion point limite, les structures chargées du bien-être et de faire des propositions "

Derrière cette activité, on comprend l'obligation de la filière scientifique par rapport au risque de ne plus être dans la loi. Mais il est pour le moins étonnant qu'il n'y ait pas la moindre ligne sur des propositions ALTERNATIVES à l'expérimentation animale. Cette école ne vise absolument pas à la suppression ou même à la diminution de la vivisection mais juste à se mettre en conformité avec une réglementation et à répondre à une prétendue éthique via des comités. Autrement dit, créer des règles dans son propre microcosme sans s'ouvrir le moins du monde à des disciplines permettant un progrès dans les pratiques de laboratoires. La seule mention de "solutions innovantes dans des situations complexes (douleur, chirurgie invasive…)" au lieu de solutions paliatives résume bien l'objectif de cette école : torturer les animaux mais dans les règles qu'on impose.

Finalement c'est comme si les boureaux se réunissaient pour décider si l'on doit utiliser les tiges de bambous sous les ongles, la bonne vieille gégène ou la tentative de noyade pour faire parler un suspect. Rappelons au passage que l'INRA dépend grandement des financements de l'état comme on peut le voir pour le centre de Rennes, par exemple. Si la nécessité d'une formation dans ce domaine est réel, son contenu actuel est proprement inadmissible et ne va pas dans le sens du progrès scientifique et d'une agriculture et agronomie durable.

La plaquette est disponible ici : http://t.co/Gi59DLMp